["Finalement j'appuyais sur le sixième, le nom était idyllique."]
La machine trembla puis s'éleva enfin avec légerté. Je triturais mes mains, cet ascenseur était long ! Et s'il y avait quelqu'un la haut. C'était bête, j'avais bien passé du temps avec Fly sans aucun problème... Mais je ne pouvais empêcher mon cœur de s'affoler.
L'écran de l'ascenseur afficha le numéro six.
- Enfin soufflais-je.
Les portes allaient s'ouvrir je fis un pas en avant vers elles. Elles s'entrouvraient et déjà la lumière envahissait l'habitacle. Ce monde devait être très lumineux, loin de tous ce que j'avais connus ces derniers temps.
J'étais éblouis, instinctivement je fermais les yeux et y porta ma main.

Observer, réfléchir, agir, toujours dans le même sens, sans sauter d’étapes, sans en inverser.

C’est donc en tant qu’observateur accomplit que je vis sortir une ravissante créature, un peu jeune, malgré tout, de l’ascenseur. Elle avait les cheveux légèrement châtain, flottant au vent, et une tenue qui semblait sortir tout droit d’une romane fantaisie. Une veste sans manche, en cuir blanc, bardée de sangles marron, en accord avec la jupette qui lui couvrait le haut des cuisses. Des sangles faisaient plusieurs fois le tour de sa cuisse ou pendait une dague. Une épaulette plutôt sophistiquée recouvrait son épaule droite. La tenue en elle-même s’accordait bien avec le port altier de la demoiselle, et je tombais rapidement sous le charme de la longueur de jambe qui se trouvait entre la jupe et les bottes en cuire bardées de fer. Elle ne semblait pas hostile et n’avait pas remarqué ma présente.

Je réfléchis ensuite a la manière d’aborder la demoiselle. Pas question d’utiliser mes fantastiques méthodes de dragues sur une jeune fille que je ne connaissais même pas, et qui semblait mineure par-dessus tout. J’avais retenu la leçon, Melinda m’aillant rouler dans la farine pendant quelques temps. Je pointais mon arme à la façon des militaires afin de la mettre en joue, puis l’interpellait. Il fallait agir.

Je m’éloignais de quelques pas, l’arme toujours braquée sur elle, avant de l’interpeller de ma voix grave et forte. Avec mon humour graveleux habituel, bien sur. Ne jamais perdre sa bonne humeur face à l’adversité.

- Levez les mains et ne bougez plus, ou vous n’aurez jamais la chance de voir un autre oiseau qui celui qui va sortir de mon arme. Retournez vous sans geste brusque et déclinez votre identité.

Quand je sortis (en trombe) de l'ascenseur un homme me héla de lever les mains. Je jeta un regard furtif à ce dernier.
Eh pis quoi encore, il a passé l'age de jouer au gendarme !
L'homme devait bien avoir dix ans de plus que moi. Tout en avançant je lui jeta un autre regard, il avait l'air sérieux. Je stoppa ma progression puis la repris presque si tôt.
- Je n'ai pas que ça a faire !
Je désignais mon front ensanglanté du doigts. J'allais reprendre la parole mais j'hésitais sur la façon de lui parlé, finalement quelqu'un qui me menaçait ainsi ne méritait pas d'être vouvoyer. Ainé ou pas.
- Tu ne pourrais pas plutôt m'indiquait une source d'eau douce ? Roh puis laisse. Je n'ai pas besoin d'aide.
Je me précipitais vers la mer.
J'espère qu'il ne va pas me suivre !