Vous n'avez probablement jamais entendu parler de Saint-Ange. Vous êtes soit trop pauvre, soit trop sage pour cela, mais dans les deux cas, il me semble qu’une présentation des lieux s’impose. Que je vous cultive un peu, ça ne vous fera pas de mal.

Le pensionnat pour jeunes délinquants Saint-Ange existe depuis trente ans, un vaste domaine luxueux situé dans le sud-ouest de la France, près de… Bla bla bla, si vous cherchiez ce genre d'informations, vous seriez allé sur Wikipedia. Ou pire, vous seriez allé demandé une brochure, comme le font les ringards à la recherche de leur futur approximatif dans le cursus des études supérieures… D’ailleurs, je vous arrête tout de suite. Il n’existe aucune brochure, aucun site web, aucun rien du tout en ce qui concerne l’établissement. Motus et bouche cousue, comme disent les Français. Parce que, oui, Saint-Ange, c’est un secret. Un joli petit secret tâché de vices inavouables et de dépravation bon chic bon genre.

Qui est à Saint Ange ? Tous les gosses de riches pourris gâtés qui ont un peu trop tiré sur la corde. Gamins pris le nez dans la poudre, filles d'ambassadeur ayant abusé de leur immunité, fils de star ayant subitement fracassé la figure d'un paparazzi… Ici, toutes les familles ont énormément d'argent, et n'hésitent pas à le montrer. Tout le monde y gagne, cela va sans dire. Le but de l'opération ? Faire oublier pendant un temps l'existence d'une progéniture dissipée.

Pendant le séjour de leurs garnements, les parents prétendent qu'ils sont entrés dans des universités prestigieuses ou qu'ils ont entreprit des voyages humanitaires (ce genre de conneries rend bien sur le CV). Et, tous les mois, les parents versent des chèques astronomiques au pensionnat pour que le dirty little secret persiste. Astucieux, n’est ce pas ? Simple comme bonjour, au final, mais l’administration se fait des couilles en or (pardonnez moi l’expression) et s’éclate presque autant que leurs petits protégés.

Tout ceux qui ont eu vent de l’existence du pensionnat Saint-Ange pensent qu’il s’agit d’un grand établissement d'éducation internationale, une maison respectée et renommée. Mais. Bien. Sûr. Les seuls cours qui ne sont pas optionnels, ce sont les "bals" à thème organisés par la direction, parce que si tu les rates, chérie, tu n'es plus personne. Mais pour les familles, leur gamin est en sécurité et ils peuvent prétendre qu'il est rentré dans le droit chemin par la grande porte. Et pour Saint Ange, leurs comptes mirobolants leur permettent toute sorte de folie et d'excentricité.

Et les "pensionnaires" ? Oh, nous, on est de loin les plus heureux. L'équipe "encadrante" encadre juste le fait que personne ne fasse d'overdose ou de coma éthylique. Pour le reste… Disons que chacun est libre de… S'exprimer. Evidemment, il y a des règles, plus tacites qu'autre chose. Mais elles concernent plus les familles avec lesquelles il faut s'acoquiner, les couloirs à éviter, les ‘cette chemise verte ne vas pas avec ce pantalon orange’ que les choses genre "pas de chewing-gum sous les tables". Et si vous savez ce qui est bon pour vous, vous les respecterez… À moins que vous ne candidatiez pour une chute sociale à vitesse grand V, et croyez moi, je serais là quand ça arrivera, prête à vous donner le coup de grâce.

Oh, une autre règle… Le directeur. Lui, c'est celui dont vous devez vous méfier. Il peut compliquer votre séjour… Et c'est le seul qui a le pouvoir de vous virer. Car croyez moi, jamais, jamais vous ne voudrez partir de Saint-Ange volontairement. C'est un Club Med pour étudiants ultra riches, la fashion, la coke et le sexe en plus. Eh oui, toute la direction et les encadrants sont dans le coup et participent d'ailleurs régulièrement. Ils "travaillent" plus à couvrir les arrières du pensionnat qu'à l'éducation de leurs protégés. Mais avec leur salaire démesuré et la possibilité de partager la couche de filles et fils de top-modèles peu farouches… Admettez donc que le choix est vite fait.

Et c'est là que j’interviens. Tout le monde à ses petits secrets, ses petites hontes, ses histoires qu'il vaudrait mieux cacher… Mais moi, chers amis, je sais tout, je vois tout, j’entends tout. J'ai mes petites sources… Les rumeurs vont très vite, dans ce pensionnat. C'est mon loisir (pour ne pas dire ma passion) de les envoyer illico presto sur mon site. Les coucheries, les tricheries, les cachotteries. Si vous êtes sur cette page, c'est probablement ce que vous cherchez, je me trompe ? Ou craignez. Cela va sans dire. Vais-je parler de vous aujourd'hui ? Qui sait…